Opérationnalisation de la TIS
Un défi de santé publique vient des maladies transmises par les moustiques du genre Aedes qui en sont vecteurs. Les méthodes de luttes traditionnelles (élimination des gîtes larvaires…) ont présenté des limites (impact sur les espèces non ciblées ou résistance aux pesticides par exemple). De nouvelles méthodes plus respectueuses de l’environnement et innovantes ont été développées pour contrer ces limites.
A La Réunion, deux projets de la technique de l’insecte stérile (TIS) ont vus le jour. Ils avaient pour but de montrer l’efficacité des lâchers de moustiques mâles stériles avec une méthode « classique » et une méthode « boostée ». Cette dernière est à l'origine du projet OpTIS qui vise à montrer l’efficacité de la TIS boostée à large échelle et de voir les éventuels impacts sur les populations des espèces cibles (moustique du genre Aedes) ou non ciblées (abeilles ou chironomes par exemple). Ce projet cherche également à connaître l’impact sur la transmission épidémiologique du virus de la dengue et de voir l’acceptabilité de cette méthode.
Cette technique se sert de la biologie des moustiques. En effet les femelles ne sont fécondées qu’une seule fois. Si elles le sont par un mâle stérile, elles vont pondre des œufs non fécondés ne donnant donc pas de larves. Dans le cas d’un mâle stérile boosté, elles vont s’imprégner d’un biocide qui limitera le développement larvaire. Comme elles pondent dans plusieurs gîtes (pour faciliter le succès reproducteur), elles vont disséminer le biocide et ainsi empêcher le développement des larves d’autres femelles fécondées par un mâle fertile.
J’ai travaillé au développement de ce projet avec différentes missions. J’ai participé à la création et à l’amélioration du protocole de suivi entomologique, à la bancarisation des données dans la zone d’étude. Dans la partie laboratoire, j’ai participé à l’amélioration continue du protocole de production des moustiques mâles.